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"Aucun espoir de trouver une maison ici"

Publié le 01/10/2024

Ces nouvelles communes où la crise du logement fait rage..

À 30 ou 40 kilomètres des grandes villes, des villages à l'immobilier autrefois accessible ont été pris d'assaut. Ils sont parfois devenus inhabitables pour les locaux, tant les prix ont explosé.
 

Il lui aura fallu sept ans et trois transactions immobilières pour enfin atteindre son objectif: acheter une maison dans le village où il a grandi. "Toute ma famille est ici, mes arrières-grands-parents étaient paysans à Villette, forcément je voulais rester dans le secteur", raconte Geoffrey, 28 ans.

Villette d'Anthon, 5.000 habitants, à 35 minutes de Lyon, fait partie de ces communes où l'immobilier a explosé ces dernières années. Le prix des maisons a pris plus de 40% en une décennie, selon le site Meilleursagents.

 

Il y a sept ans, quand Geoffrey a voulu acheter, les maisons y étaient déjà très chères. Il était jeune, alors il a fait l'acquisition d'un appartement dans un autre village.

Il y a quatre ans, rebelote. Avec sa compagne, ils cherchent à devenir propriétaires à Villette d'Anthon, mais les maisons sont alors devenues "inabordables". Ils se rabattent sur la commune voisine (et moins chère) de Saint-Romain-de-Jalionas.

En 2024, ils retentent le coup, mais les prix ont continué à grimper et, cette fois, avec la hausse des taux, leur budget est amputé.

"On ne voyait rien en dessous de 400.000 euros, voire même 600.000 ou 1 million. On est dans un village de 5.000 habitants, pas dans le cœur de Lyon!", s'exclame le jeune homme.

Des habitants contraints de s'éloigner de plus en plus

Le maire de la commune en est témoin: il a vu le foncier "augmenter de manière folle" dans son village. "Petit à petit, la petite couronne proche de Lyon est devenue de plus en plus chère, alors les gens vont de plus en plus loin, jusqu'à Villette, explique Bruno Gindre. Mais notre vocation ce n'est pas d'accueillir 200.000 personnes."

En juillet dernier, la commune iséroise a été placée en zone tendue (elle passe de C à B1). Il existe cinq catégories (Abis, A, B1, B2 et C), en fonction de la tension sur le marché immobilier. Et d'années en années, un halo orangé s'étend de plus en plus loin autour des villes.

D'une certaine manière, Geoffrey a aussi profité de cette explosion des prix. Il a pu revendre plus cher sa maison de Saint-Romain-de-Jalionas. Et avec la plus-value, il a constitué un apport et a enfin pu acheter un bien à Villette d'Anthon, négocié à 415.000 euros au lieu de 450.000.

"Et encore, c'est pas une maison de luxe, on est en bordure de route. On a de la chance, mais pour ceux qui n'ont pas beaucoup d'apport, c'est impossible", assure le jeune chef d'entreprise.

"Nos amis d'enfance n'ont aucun espoir de trouver une maison ici."

688 nouvelles communes en zone tendue

À 30 ou 40 kilomètres des grandes métropoles, ces villages à l'immobilier autrefois accessible sont devenus plus que convoités. Saint-Sulpice-La-Pointe, à 40 minutes en voiture de Toulouse, a vu sa population grimper en flèche.

Les prix ont pris 27% en 5 ans, selon le site PAP, et atteignent désormais près de 2.900 euros du m² pour les maisons. Selon le maire, le véritable boom a eu lieu après le Covid. "Les permis de construire et ventes ont été multipliés par trois", explique Raphaël Bernardin, qui parle d'un "exode urbain".

Bien qu'éloignée, la ville est "aimantée" à Toulouse grâce à un TER qui passe toutes les 20 minutes. Les nouveaux arrivants peuvent donc facilement travailler dans la capitale occitane.

Et même pour louer un appartement, le marché est ratatiné. "Un jeune couple de Saint-Sulpiciens, qui voulait rester sur la commune, a été obligé de trouver une location en banlieue de Toulouse, ici il n'y a presque pas d'offres", témoigne Raphaël Bernardin.

Comme 687 autres communes, Saint-Sulpice-La-Pointe a rejoint la zone B1 en juillet. Ce classement en zone tendue permet de bénéficier d'un certain nombre de dispositifs d'accès à la propriété comme le prêt à taux zéro ou le bail réel solidaire.

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